Et si on se laissait séduire par une recette au café ?
Depuis sa découverte au quinzième siècle par les arabes, le café a beaucoup voyagé. On le consomme dans de nombreux pays à toutes les heures de la journée, serré ou allongé, noir ou au lait, avec ou sans sucre… mais le café ne se boit pas seulement : il se mange !
Certaines recettes au café sont devenues des incontournables de la cuisine, à l’image du fameux tiramisu italien, mais aussi dans un éclair, une bûche ou un moka. Il agrémente délicieusement une sauce en accompagnement d’un filet de saumon ou d’un filet mignon de veau.
Ce matin nous découvrons tous les mystères du café auprès de Thomas Riegert, directeur des Cafés Reck à Strasbourg
Depuis plus d’un siècle, l’histoire des cafés Reck c’est une histoire de familles, mais aussi une histoire alsacienne. A l’occasion de la journée internationale du café, Thomas Riegert, son président, a accueilli Laure Basterreix au cœur de l’atelier du Port du Rhin à Strasbourg.
La Journée internationale du Café célèbre la diversité, la qualité et la passion de la filière café. Elle est l’occasion pour les amateurs de café de partager leur amour pour cette boisson et de soutenir les millions de caféiculteurs dont la subsistance dépend de cette culture aromatique. C’était donc l’occasion de rencontrer Thomas Riegert, artisan torréfacteur et président des cafés Reck, entreprise alsacienne incontournable dans le paysage de la production de café. Au cœur de l’atelier sont assemblées une soixantaine de sortes de café venues d’une trentaine de pays dans le monde. Des variétés travaillées, contrôlées et même comptées :
Même si Thomas Riegert parcourt le monde à la recherche des meilleurs grains de cafés, la suite de la fabrication et de la production des cafés Reck est 100% alsacienne. Une torréfaction de qualité se fait en fonction de la nature du grain, de son origine, de sa variété botanique, de son taux d’humidité, et de sa densité. C’est tout cela qui est pensé dans l’atelier de torréfaction de Strasbourg, où chaque courbe de torréfaction sont travaillées spécifiquement.
Après la cuisson, le café est ensuite immédiatement refroidi pour stopper cette dernière, et lui permettre de révéler ses caractéristiques gustatives et olfactives. Chez Reck, il y a 27 courbes de torréfaction de base, mais au final c’est plus d’une centaine qui sont utilisées. Afin de gérer de façon précise toutes ces torréfactions et maintenir la traçabilité, c’est un processus mécanique et numérique qui est utilisé dans l’atelier :
La suite du processus d’emballage sera fait lui à la main avant de se retrouver entre celles des consommateurs. Au final, et évidemment, tout le but d’une torréfaction bien travaillée est de proposer le meilleur des goûts dans la tasse. Amateur ou non de café, la dégustation et la compréhension du produit c’est aussi tout un apprentissage :
Le Monte de Oro est un mélange d’Arabicas Caturra et Bourbon, poussant à 1600m d’altitude dans la région d’Antigua au Guatemala. Marion Ricardo Alarcon Melendez met au coeur de sa plantation tout son savoir-faire transmis de génération en génération. Un grand café de qualité, naturellement sucré.
Un assemblage explosif et charnu d’arabicas de haute altitude du Mont Kenya au label terres Masaï et de café des plateaux du Cameroun.
Black Mountain un café pour amateurs de fortes émotions, un café en capsules parfait pour accompagner vos chocolats de pâques… #cafe#kenya#cameroun#blackmountain#cafesreck#capsulescafé
Le Dipilto est un Microlot exclusif naît de l’union d’un maragogype et d’un Caturra.
Ce café précieux provient d’une magnifique plantation nommée Buenos Aeres de Ohlmann Valladarez qui plante avec minutie et utilise la méthode Honey Process consistant à faire sécher le café vert avec la pulpe du fruits, lui offrant ainsi une merveilleuse sucrosité et une subtile douceur.
Le Brésil fait bouger le mélange Saveur Italienne de Cafés Reck, un café associant la délicatesse des arabicas fins à une torréfaction un peu plus poussée…
En grains, moulu ou en capsules le Saveur Italienne garde ses notes chocolatées.
La Colombie donne la note colorée au mélange Barista de Cafés Reck, un café fidèle à l’expression de son terroir, irrésistible pour tout amateur d’authenticité et de goût.
En grains, moulu ou en capsules le Barista garde ses notes épicées.
Si le grain de café vient de l’autre bout du monde, nous sommes les seuls en Alsace à torréfier, moudre et conditionner nos capsules.
«Reck est l’une des rares usines françaises à fabriquer les capsules conçues pour le Système Nespresso, et l’unique en Alsace sur ce segment d’activité».
Strasbourg Eurométropole 2016
À raison de 5,4 kilos de café consommés par habitant dans notre pays (contre 12 kilos en Finlande), beaucoup de Français sont «accros» au petit noir. Faut-il pour autant considérer le café comme une drogue? «Certainement pas, car, même s’il s’agit d’une substance psychoactive, le circuit du plaisir mis en jeu dans le cerveau n’est pas le même que celui qui conduit à la dépendance comme l’héroïne, la cocaïneou même la nicotine», précise le Dr Astrid Nehlig, directrice de recherche Inserm (hôpital Necker, Paris), présidente de l’Asic (Association pour la science et l’information sur le café) et auteure de Café et santé. Tout sur les multiples vertus de ce breuvage (Éd. EDP Sciences).
Pour autant, nous n’affichons pas tous le même seuil de tolérance à la caféine. Cela s’explique: «La caféine est dégradée par une enzyme spécifique, or il existe des variants génétiques de cette enzyme. D’une personne à l’autre, on ne dégrade pas la caféine de la même façon. En outre, la caféine est dégradée en sous-produits également actifs et qui sont, eux aussi, dégradés par des enzymes pour lesquelles il existe une variabilité individuelle! Enfin, les cibles de la caféine (récepteurs) font aussi l’objet d’une grande variabilité génétique. C’est pourquoi les effets peuvent autant varier d’un consommateur à l’autre, et c’est aussi pourquoi les effets bénéfiques ou délétères du café sur la santé dépendent des doses et des individus», précise le Dr Christophe Bernard, directeur de recherche Inserm, unité mixte 1106, Institut de neurosciences des systèmes (Marseille).
Outre les différences de métabolisme entre consommateurs, les cafés ne sont pas équivalents: le décaféiné est un café vert dont on a extrait la caféine avant la torréfaction pour préserver ses arômes. Il contient bien des traces de caféine – jusqu’à 0,1 % s’il est en grains et 0,3 % s’il est soluble – mais pas suffisamment pour retrouver des effets bénéfiques sur la santé comme dans le cas de l’arabica – qui donne un café fin à teneur en caféine moyennement élevée, d’environ 1 % – ou du robusta, au taux de caféine deux fois plus élevé (2 à 2,5 %).
«Enfin, le mode de préparation du café joue: lorsque la mouture du café reste longtemps en contact avec l’eau, comme dans les cafés turcs ou ceux préparés dans une cafetière à piston, des graisses accusées de faire le lit du cholestérol sont également retrouvées. Et plus un café est torréfié (ce qui lui donne une couleur brune et une certaine amertume), moins il apporte d’antioxydants. Quant à la caféine du thé, présente en quantité moindre, elle se distingue par une libération plus lente», précise le Dr Nehlig.
«En cas de prise ponctuelle – par exemple un café le matin au réveil -, la vigilance et la concentration sont accrues, la capacité de travail augmentée, et l’humeur, améliorée. Ce n’est donc pas étonnant si les machines à café ont peu à peu gagné les entreprises! Cependant, les personnes les plus sensibles à la caféine peuvent aussi avoir des troubles de l’endormissement et/ou ressentir une anxiété, mais cette dernière a tendance à diminuer en cas de prises répétées dans le temps (phénomène d’habituation). De plus, chez certains cardiaques, la caféine peut favoriser les palpitations. Étant donné qu’il est impossible de prédire qui tolère bien la caféine ou pas et jusqu’à quelle dose, c’est à chacun d’être à l’écoute de son corps», conseille le Dr Nehlig.
Au long cours, les effets de la caféine sur le cerveau intéressent tout particulièrement les médecins: «elle ralentirait le déclin cognitif lié à l’âge, en particulier chez les femmes de plus de 80 ans, protégerait contre la maladie deParkinson sauf chez les femmes recevant un traitement hormonal substitutif, diminuerait de 15 à 20 % le risque de maladie d’Alzheimer et peut-être même desclérose en plaques et de maladie de Huntington (une affection neurodégénérative rare à l’origine de graves troubles moteurs et cognitifs).» Le café, qui comporte jusqu’à mille molécules différentes, pourrait bien diminuer les bourdonnements d’oreille chez les consommatrices et abaisser le risque de survenue de diabète non-insulinodépendant dans les deux sexes, chez les personnes de toutes origines et quel que soit leur indice de masse corporelle (personnes de poids normal ou obèses), peut-être par le biais de ses antioxydants tels que l’acide chlorogénique et/ou d’autres composants.
«Les études concernant le diabète n’ont pas permis de dire s’il s’agissait uniquement d’un bénéfice lié à la consommation de café ou au fait que les personnes qui en boivent régulièrement sont aussi des personnes plus actives, précise le Dr Nehlig. Mais, selon les analyses récentes de l’Iarc (International Agency for Research Cancer), le café aurait aussi un effet protecteur dans certains cancers comme le foie, l’endomètre, le sein, la prostate et le pancréas. Et des données supplémentaires sont nécessaires pour le confirmer ou l’infirmer sur le côlon rectum, l’estomac et le mélanome.» De quoi rassurer les amateurs du petit noir!