Archives par étiquette : bon café

Cafés Reck sur unkawa.com…

Posté le

http://www.unkawa.com/cafes-reck/#more-1562

Publié le décembre 30, 2014 par Geo

C’est en lisant un article publié sur le site de Rue 89 Strasbourg et écrit par Pierre France que j’ai découvert les cafés Reck. Je n’ai jamais rien entendu au sujet de cette enseigne à ce jour. Après la lecture de l’article nommé Thomas Riegert : on a retrouvé El Gringo et il cherche le café ultime j’ai souhaité en savoir plus sur les cafés Reck. Il suffit de lire les déclarations de T. Riegert (DG) dans le papier de Rue89 pour constater qu’il s’agit d’un véritable passionné. Son rôle de dirigeant ne semble pas l’empêcher d’avoir une expertise sur l’ensemble du processus de fabrication du café.

Je n’ai pas de café Reck sous la main. En conséquence il m’est impossible de vous faire profiter d’une dégustation. J’ai pris le temps de découvrir les cafés Reck via le site internet de l’entreprise (sous PrestaShop pour les connaisseurs). Celui-ci est très bien conçu. L’histoire de la société est mise en avant. Il est aussi appréciable d’avoir une présentation de chaque membre de l’équipe. Cela permet d’avoir une vision d’ensemble sur les différents métiers qui composent une société de production et commercialisation de café.

Les contenus mis en avant dans la catégorie Le Café sont très intéressant. Ils sont beaucoup plus crédibles que ceux mis en avant sur les sites des Nespresso etc. Comme dit précédemment il est évident que cette société à une véritable culture café.

La boutique en ligne permet d’acheter du café, du thé, des cafetières ainsi que de la vaisselle. Les différents articles de vaisselles proposés sont très jolis et stylés.

Dès que possible je commande chez eux pour me faire un aperçu de la qualité des produits et du service.

Ciao++

 

Thomas Riegert : on a retrouvé El Gringo et il cherche le café ultime…

Posté le

 

En Éthiopie, plateau du Yérer - à la recherche du grain ultime (Photo Nils & For)

En Éthiopie, plateau du Yérer – à la recherche du grain ultime (Photo Nils & For)

Article dans rue89 par Pierre France du 23/12/14

http://www.rue89strasbourg.com/index.php/2014/12/23/economie-2/thomas-riegert-retrouve-el-gringo/

Thomas Riegert aurait pu faire du café comme ses aïeuls en ont fait depuis un siècle à Strasbourg. Oui mais voilà, il a un petit côté perfectionniste. Ce qui dans une filière qui se décompose en 130 étapes, dont une bonne part sous des latitudes lointaines, peut être ennuyeux. Mais il ne s’arrête pas à ces détails.

Thomas Riegert, 44 ans, est né dans le café, littéralement. Sa famille est propriétaire depuis 1919 des Cafés Reck à Strasbourg. Gamin, il aimait plonger les mains dans les sacs remplis de grains de café dans la boutique de la rue de la Mésange. Il en appréciait la substance et l’odeur et puis comme c’était le fils du patron, on le laissait faire.

Cette attraction pour le café tombait bien, puisqu’il allait en faire sa vie. Il devient en 2000 PDG des Cafés Reck, alors installés à la Meinau. Nain parmi les géants, il produit en un an ce que produisent d’autres en une journée, il comprend vite que le salut se fera dans la différenciation. En 2010, comme il est un brin maniaque, Thomas Riegert s’est mis en tête de maîtriser chacune des 130 étapes qui séparent la bouture de café de la tasse, pour produire le café parfait. Problème : une bonne part de ces étapes se situe sous d’autres latitudes, dans des pays aux climats hostiles voire en guerre.

Qu’importe ! Thomas Riegert est têtu et plusieurs fois par an, il enfile son chapeau de Gringo pour aller visiter directement les plantations.

Thomas Riegert réfute l’image et rappelle qu’il préférait la parodie des Nuls. Il parle plutôt de « quête de l’ultime » :

« Bien sûr que c’est du temps mais c’est quoi le temps ? Tu peux considérer que c’est une charge, et dans ce cas tu robotises et tu produis en masse. Soit tu vois ça comme un investissement, et c’est de la connaissance accumulée que tu valorises ensuite. Tu peux apprendre tellement en visitant une plantation, tu regardes en l’air et tu vois si les arbres de couverture sont diversifiés, ce qui évite un appauvrissement du sol, tu regardes par terre et tu vois si les feuilles traînent ou pas… Au Guatemala, tu regardes les feuilles et tu vois si la rouille a fait des dégâts ou pas trop… »

Guatemala, Mexique, Congo, Éthiopie… Il sera bientôt en Indonésie. Les Cafés Reck utilisent 22 origines dans 18 pays sur 3 continents, autant de destinations ! À chaque fois, le voyage de Thomas Riegert n’est qu’à moitié planifié, pour se laisser du temps pour les rencontres.

C’est ainsi qu’en Éthiopie, il a par exemple eu du mal à savoir quand il allait arriver à destination ou compris que dans un pays d’Afrique, les sacs de café devaient absolument provenir d’un fabricant unique, qui se trouvait être un proche de la famille présidentielle.

« À chaque voyage, je resserre un peu plus les mailles du filet, j’ai le sentiment de mieux maîtriser le processus. Il ne se passe plus un jour sans que j’apprenne un truc sur le café. C’est pour ça qu’en 2013, on a investi dans un nouvel atelier de torréfaction, un bijou de technologie qui nous permet de torréfier le café avec une finesse inégalée, pour épouser les caractéristiques des grains qu’on achète et en tirer le meilleur. »

Thomas Riegert devant la Brambati BR1200, un outil qui lui permet de torréfier ses grains selon une courbe ultime (Photo PF / Rue89 Strasbourg / cc)

Thomas Riegert devant la Brambati BR1200, un outil qui lui permet de torréfier ses grains selon une courbe ultime (Photo PF / Rue89 Strasbourg / cc)

Une usine à 3 millions d’euros

Ses yeux s’allument. Quand il parle de café, Thomas Riegert ne parle pas d’une plante, non non non. Il parle d’un diamant qu’il reçoit brut et qu’il a pour mission de tailler pour qu’il brille. En juillet 2013, il a repris une friche industrielle au Port-du-Rhin pour y implanter son usine, qu’il a conçu et même partiellement montée lui-même. Chaque boulon porte encore un peu de sa sueur. Un rêve de môme à 3 millions d’euros. Il s’est notamment offert la BR 1200 de Brambati, pour un prix qu’il refuse de communiquer, un torréfacteur dernier cri qui lui permet d’intervenir via un écran tactile sur la température du brûleur, la vitesse de rotation du tambour, la pression de l’air, de l’eau, etc. avec une précision à la seconde.

Les évolutions de ces paramètres produisent des courbes sur l’écran : c’est le cœur de son secret industriel qu’il garde jalousement. Il en utilise près d’une centaine pour torréfier les grains par « batch » de 500 kg et à chaque provenance sa courbe :

« Les cafés, comme le vin, ont un millésime. Même si on reçoit des grains de la même plantation, tout a pu varier d’une saison à l’autre : l’humidité, l’ensoleillement, la méthode de récolte, le séchage… Si le planteur a dû payer une traite de sa maison et qu’il a vendu une partie de sa production aux coyotes… Alors on a une méthode, qu’on appelle CDH : couleur, densité, humidité. On analyse la couleur du grain, et on estime sa maturité, sa teneur en sucs, son traitement après récolte, sa méthode de lavage, sa fermentation, etc. À partir de là, on détermine une courbe de torréfaction idéale pour ce café spécifique. On est tellement en pointe qu’on reçoit des torréfacteurs italiens ici, venus voir comment on se débrouille. »

Les concurrents invités dans l’usine

Car l’idée n’est pas de produire plus de café Reck. Thomas Riegert ne voit pas beaucoup d’avenir dans l’accroissement de sa production, actuellement d’environ 500 tonnes par an. Implanté dans les cafés et restaurants d’Alsace, c’est dans ces limites qu’il va tenter de progresser. Non, l’idée est plutôt d’ouvrir son outil de production à d’autres artisans du café, européens, regroupés au sein d’un club appelé « La compagnie des torréfacteurs ».

Thomas Riegert propose des formules « tout compris » à ses membres, qui vont de la réception des sacs à la production des sachets aux couleurs du torréfacteur-client, en passant par l’hébergement du maître-torréfacteur dans l’usine, chaque membre de la compagnie choisit ses options ! Un ingénieux système qui lui permet de rentabiliser son équipement bien plus vite, il vient de signer l’entrée d’un douzième membre dans la compagnie, qui commandera 70 tonnes par an.

Bien évidemment, cette obsession du café parfait a un coût. Thomas Riegert estime que le prix moyen de son kilo de café tourne autour de 20€, soit deux fois plus que les cafés de ses concurrents industriels :

« Mais 10€ du kilo, ça ne se traduit que par une augmentation de 7 centimes pour produire un expresso, vendu ensuite 1,5€. Donc ce n’est pas une histoire de prix. C’est une question de choix : pour le client, et pour la filière aussi parce que chez nous, on sécurise les planteurs et les intermédiaires. »

Du commerce équitable ? Thomas Riegert sourit. Il n’est pas fan des labels équitables, y compris Max Havelaar qui certifie certains de ses produits :

« Le problème avec les labels équitables, c’est que ça n’améliore pas la qualité des cafés. Si tu achètes d’avance la production, pourquoi le planteur s’ennuierait à faire en sorte qu’elle soit la meilleure possible ? La seule équité qui vaut, c’est la relation de confiance qu’on établit entre tous les acteurs de la filière. »

La confiance gringo ? À 10 000 km l’un de l’autre ? Thomas Riegert reconnaît qu’elle est soumise à rude épreuve et qu’il faut la renouveler. Mais pour lui pas de doute, on est entrés dans une nouvelle ère du café, post-consommation de masse, sélective, où l’exigence sera déterminante. Et dans cette ère, Thomas Riegert avec son usine agile entend bien avoir un coup d’avance.

Cafés Reck : artisan torréfacteur alsacien

Posté le

 

Thomas Riegert nous accueille dans sa toute nouvelle usine à Strasbourg (67). Alertés par le conteneur blanc, » Cafés Reck débarque sur le port », on découvre une nouvelle « manufacture  » qui a émergé dans un style chic et vert industriel. 2000m2 sont dédiés à la production et à l’élaboration de nouvelles recettes de cafés.


Thomas Riegert dans sa nouvelle usine Reck à Strasbourg ©JulienBinz

Thomas Riegert dans sa nouvelle usine Reck à Strasbourg ©JulienBinz
« Je suis vraiment ravi de cette nouvelle édition », souligne l’artisan torréfacteur alsacien également président du COSE.

Une toute nouvelle usine

Thomas Riegert dans sa nouvelle usine Reck à Strasbourg ©JulienBinz

Thomas Riegert dans sa nouvelle usine Reck à Strasbourg ©JulienBinz
Depuis quelques semaines, la nouvelle usine Reck rutile de ses nouvelles machines « dernier cri ». Écrous, boulons, tuyaux, du sol au plafond, la couleur du grain de café originelle étincelle de modernité.


Sélection minutieuse des grains ©JulienBinz

Sélection minutieuse des grains ©JulienBinz
Une usine à l’image de son propriétaire, issus d’une famille de torréfacteurs depuis 1884. Mariant le style contemporain et « vintage », traversant les siècles et évoluant vers de nouvelles recettes, en « quête constante de l’ultime », relève Thomas Riegert.


EGAST Cafés Reck ; artisan torréfacteur alsacien
12 mois de travaux et un investissement de 3 millions ont été nécessaires pour cette transformation.

30 collaborateurs assurent une évolution positive, une progression constante à « deux chiffres », appuie le PDG que ce soit en termes de volumes ou de chiffres d’affaires.


EGAST Cafés Reck ; artisan torréfacteur alsacien
Dans son laboratoire, il explique le process du grain à la tasse, passant par la sélection de l’échantillon pour supprimer les impuretés qui altèrent le goût parfait, ou pour déguster de nouvelles recettes élaborées sur place. Panneaux pédagogiques muraux, boîtes d’échantillons, table de dégustation, il émane du labo des effluves de cafés torréfiés.


Thomas Riegert sélectionne son café en Ethiopie ©T. Riegert

Thomas Riegert sélectionne son café en Ethiopie ©T. Riegert
« On travaille sur le CDH, -Couleur/Densité/Humidité- qui détermine les courbes de torréfactions », explique Thomas Riegert.

« Nous avons analysé 130 étapes importantes; de la bouture à la tasse », dit-il, indiquant moudre à froid (24°-28°) pour préserver les arômes. « Je ne travaille qu’avec des grains millésimés de l’année. Cela a toute son importance ».


Sur place, je découvre les hommes, le terroir et leur philosophie ©T. Riegert

Sur place, je découvre les hommes, le terroir et leur philosophie ©T. Riegert
En 2013, Thomas Riegert a effectué un vrai virage dans sa démarche qualité. Planifiant des voyages en Ethiopie, au Guatemala et au Cameroun, cumulant 5 heures en voiture et 3h de marche sur pistes pour atteindre les exploitations, il rencontre des hommes, des terroirs et appréhende leur philosophie.


nous travaillons avec 22 planteurs issus de 18 pays

nous travaillons avec 22 planteurs issus de 18 pays
« J’observe l’entretien de la plantation, leur démarche qualité, leurs rendements, l’ensoleillement, et l’espacement des plants », souligne-t-il, faisant l’acquisition de micro-lots pour s’assurer de l’exclusivité d’une récolte sur pieds, notamment dans la région de YERER en Éthiopie.

« Aujourd’hui, nous travaillons avec 22 planteurs dans 18 pays, et proposons une palette de 200 cafés », précise Thomas Riegert, PDG des Cafés Reck, et Président du Comité du Salon EGAST (COSE).

Par Sandrine Kauffer
Crédit photos ©JulienBinz et DR

Reck secoue le café…

Posté le

CAPITAL par Corentin Bainier décembre 2014IMG_1424Thomas RIEGERT, 44 ans, PDG de Cafés Reck

Pas pour rien que son café est servi sur les meilleures tables d’Alsace. La démarche de ce passionné est aux antipodes de celle des mastodontes comme Nestlé ou Kraft Foods, qui occupent 97% du marché mondial du café: « Pour nos cafés, nous prenons en compte la densité, l’humidité, l’origine du grain et appliquons des courbes de Torréfaction variables. En relation directe avec les producteurs, nous savons ce que nous proposons », explique Thomas Riegert, héritier de Cafés Reck, que détient sa famille depuis 1957. Il vient d’investir 3 millions d’Euros dans une nouvelle usine port du Rhin à Strasbourg:  » Entièrement numérique, elle est collaborative: des restaurateurs et des boutiques viennent y torréfier leur café. » Elle doit en outre permettre de produire jusqu’à 1800 Tonnes de café par an, soit trois fois plus qu’aujourd’hui.

 

Le Café des restaurateurs doit gagner en qualité…

Posté le

Au restaurant, le petit noir perd du terrain…

Par Jean-Bernard Litzler pour le Figaro Publié http://www.lefigaro.fr/conso/2014/11/18/05007-20141118ARTFIG00010-au-restaurant-le-petit-noir-perd-du-terrain.php

cafe-cafeine_4664140

Un Français sur trois termine son repas au restaurant par un café. C’était un sur deux en 2002. Les restaurateurs cherchent la parade.

Paradoxal café. Alors que les enseignes consacrées à ce breuvage ne cessent de se multiplier et que la guerre des dosettes fait rage entre Nespresso et ses concurrents, le petit noir fait moins recette au restaurant. Selon les chiffres du cabinet spécialisé Gira conseil, alors qu’un client sur deux accompagnait son repas d’un café en 2002, ils n’étaient plus qu’un sur trois à faire de même en 2013 et le déclin se poursuit.

Un phénomène qui s’explique notamment par l’explosion de l’équipement des domiciles et des bureaux en bonnes machines à cafés, ainsi que par l’interdiction de fumer dans les restaurants, sans oublier une qualité du produit qui n’est pas toujours au rendez-vous. Pour ne rien arranger, les prix restent globalement à la hausse. Selon l’indice café 2014 réalisé par Gira conseil, les prix du café hors du domicile, tous circuits de distribution confondus, ont augmenté de 4,7% en deux ans pour s’afficher à 1,56 euros. Et c’est dans les restaurants traditionnels que la dose de caféine est la plus chèrement tarifée: 2,32 euros. Même si les prix ont beaucoup moins augmenté (+0,9%) que dans les cantines ou les distributeurs automatiques.

«Les ventes de machines à expresso pour les particuliers nous ont fait beaucoup de tort, admet Marcel Benezet, président des cafés bars et brasserie au syndicat Synhorcat. Mais peut-être aussi ne nous sommes-nous pas assez intéressés au produit. Aujourd’hui, un café se déguste, il doit faire voyager le client.» Pour faire face à ce déclin, l’un des meilleurs alliés des restaurateurs reste le café gourmand, cet assortiment de desserts acompagné d’un petit noir.

Sélection de mignardises

«Plus l’offre de café gourmand est importante et variée et plus le consommateur aime ça», note Bernard Boutboul, directeur de Gira conseil. Selon lui, 65% des restaurants proposent aujourd’hui ce dessert et dans un cas sur deux c’est la meilleur vente. Les plus dynamiques proposent désormais ce produit à toute heure de la journée. D’autres comme Harrod’s, à Londres, permettent aux clients de faire leur sélection de mignardises. Dernière tendance: proposer plusieurs références de cafés gourmands comme le font certains restaurants indépendants voire des chaînes telles que Moutarde Street affichant un café gourmand français, un américain et un tout café.

Une autre piste est testée avec, semble-t-il, moins de succès: celle de l’abonnement. La petite chaineAlto café a lancé ainsi son Pass espresso illimité moyennant 24,90 euros par mois tandis qu’Anticafé propose trois adresse à Paris où les clients disposent du Wi-Fi, du café et de snacks à volonté moyennant un prix à l’heure (4 euros), à la journée (16 euros) ou à la semaine (75 euros). Quant à Cafés illimités, une initiative lancée en début d’année, elle a fermé dès cet été. Ce réseau fédérant près de 200 restaurants traditionnels, où les clients se voyaient offrir le café moyennant un abonnement de 4 euros par mois et une obligation de manger quelque chose, a trouvé un meilleur écho auprès des restaurateurs que des consommateurs.

L’artisan connecté investit pour le café plaisir… Les cafés Reck dans le Point Eco Alsace

Posté le

TRAJECTOIRES

Septembre – Octobre 2014

CENT TRENTE PRINTEMPS ET TOUJOURS DANS LE VENT… C’EST CAFÉS RECK ! L’ENTREPRISE NÉE EN 1884 ET REPRISE EN 1919 PAR LA FAMILLE RECK, VIENT D’INVESTIR DANS UNE TOUTE NOUVELLE USINE, AU TOP DE LA TECHNICITÉ.

Le maître-torréfacteur, Emmanuel Renard veille aux grains…  sélectionnés parmi les plus rares et les origines les plus pures © Nis & For

Nous sommes des artisans qui utilisons des process industriels», scande Thomas Riegert, digne représentant de la famille de torréfacteurs. Sa nouvelle usine du Port-du-Rhin à Strasbourg, qu’il a voulue entièrement automatisée, illustre son état d’esprit. Montant de l’investissement: 3 M€ pour douze mois de travaux. Construit sur la friche industrielle de Saplast, le bâtiment de 2200m² rassemble les entités jusque-là disséminées sur quatre sites: administration, torréfaction, service qualité, conditionnement, atelier de réparation des machines, showroom, boutique, mais aussi «La Compagnie des Torréfacteurs». Un espace collaboratif ouvert aux professionnels, qui leur permet d’y élaborer leurs propres recettes. Et pour ceux qui viennent de loin, la cerise (sur le… café) est l’accès à différents services au premier étage de l’usine: bureau, salle de réunion, studio photo et appartement de deux chambres avec cuisine. Du clés en main pouvant aller jusqu’à la mise à disposition d’un chef de cuisine pour recevoir leurs clients.

COULEURS CAFÉ

Dans chacune des pièces, de l’accueil au laboratoire, une harmonie de tons et de matières, entre mobilier ancien et design. Un mariage ingénieux entre tradition et modernité – la famille de torréfacteurs et les appareils de torréfaction. Pour arriver à la qualité ultime, Thomas Riegert a choisi des équipements à la pointe de la technique, gérés par ordinateur, voire sur iPhone ou iPad. «Nous avons déterminé près de 130 points à étudier, depuis la bouture à la réception des sacs, jusqu’à la tasse de café», explique-t-il. Proposant du sur-mesure en petites séries basées sur de grands crus, Cafés Reck travaille actuellement avec 22 origines émanant de 18 pays, à partir desquelles il élabore plus de 200 cafés différents. Depuis quelques mois, le chef d’entreprise va à la rencontre des planteurs, en sélectionnant soigneusement les terroirs et les hommes. Une relation installée dans la durée, qui favorise «une qualité déconnectée des marchés boursiers», annonce Thomas Riegert.

FINESSE ET DÉGUSTATION

«Je traque des pépites. Des choses rares et chères. Qui aboutiront à des arômes fruités, chocolatés, de grande fraîcheur». Ce qu’il cherche également est de transposer les bonnes pratiques d’un pays à l’autre. Récemment, il a acheté les récoltes de deux plantations dans la province du Yerer en Éthiopie, à 1700m et 2000m d’altitude – déterminante dans la torréfaction. Et si vous voulez en savoir plus sur la qualité des fèves utilisées, les différentes étapes qui le mèneront dans votre tasse, en passant par le refroidissement par air (et non par eau pour plus d’arôme), les calculs de dosage, ou encore le laboratoire qui étudie couleur, densité et humidité du grain, interrogez Thomas Riegert. Il est intarissable. Couleur, densité et humidité conditionnent les courbes de torréfaction pour arriver à un produit noble.

«Le café est un produit de luxe, accessible, suscitant encore l’engouement des consommateurs en quête de moments de partage», observe Thomas Riegert. Cafés Reck, c’est 35 salariés, quatre boutiques avec celle en ligne, 2500 clients professionnels de l’hôtellerie-­restauration en Alsace, auxquels s’ajoute sa dizaine de nouveaux clients de son usine collaborative, venus de Lille, Paris, Reims, Lyon. Visionnaire, Thomas Riegert? En tous les cas précurseur des évolutions Internet et innovant. Il vient d’anticiper son développement par l’adjonction d’une réserve foncière. Nouvelles lignes de conditionnement? Stockage? Il ne nous en dira pas plus. Simplement, il se montre confiant: «Je compte dépasser notre production annuelle, estimée jusqu’alors à 500 tonnes.» F.H.

INFOS+

UNE USINE CONNECTÉE ET  ÉCOLO

Chez Cafés Reck, on est connecté. De l’automatisation complète de la torréfaction, jusqu’à l’analyse des produits, tout est géré par ordinateur. Adepte du multi-canal, Thomas Riegert a également développé une boutique en ligne. Mais on est aussi écolo. Les produits sont valorisés –par exemple, les anciens sacs de cafés sont récupérés par un paysagiste et Agrivalor transforme les déchets en électricité verte.

 

5 bonnes raisons de boire du café…

Posté le

- S 001

Article de Améliore ta santé…

Si vous pensez depuis toujours que le café est un vice, vous serez heureux d’apprendre, qu’en réalité, cette boisson vous aide à rester en bonne santé. Si vous pratiquez de l’exercice, la caféine apporte encore plus de bienfaits à votre organisme. Voici 5 bonnes raisons de boire du café, tout en conservant un mode de vie actif pour jouir pleinement des bienfaits que nous offre cette boisson.
Beaucoup de personnes commencent leur journée par un petit café, et selon une étude récente, boire une tasse de café favorise la perte de poids. Cette étude espagnole, publiée dans la Revista Internacional de Nutrición Deportiva y Metabolismo (Revue internationale de la nutrition sportive et du métabolisme) a révélé que les athlètes qui consomment de la caféine avant de pratiquer un exercice brûlent près de 15 pour cent plus de calories pendant les trois heures suivant l’exercice que ceux qui avaient ingéré un placebo. Pour parvenir à ce résultat, les athlètes avaient consommé une dose de 4,5 milligrammes de caféine par kilogramme de poids corporel. Tous les matins, une femme de 68 kilogrammes peut ingérer plus ou moins 300 milligrammes de caféine, soit la quantité contenue dans à peu près 12 onces de café préparé.

1. Il améliore la circulation sanguine
Une récente étude japonaise s’est penchée sur les effets du café dans la circulation chez les personnes qui ne boivent pas de café régulièrement. Chaque participant a bu une tasse contenant 5 onces de café normal ou décaféiné. Ensuite, les scientifiques ont mesuré le flux sanguin dans le doigt afin de savoir quelle influence le café possède sur les plus petits vaisseaux sanguins du corps. Ils ont observé une augmentation de 30 pour cent du flux sanguin pendant une période de 75 minutes chez ceux qui ont consommé du café avec de la caféine, par rapport à ceux qui ont bu la version décaféinée. Ainsi, boire du café le matin ou après le repas aide à améliorer la circulation.

2. Il réduit les douleurs musculaires
jambes fatiguées

Les scientifiques de l’université de l’Illinois ont découvert que consommer de la caféine (2 ou 3 tasses de café) une heure avant un exercice physique de haute intensité pendant 30 minutes aide à réduire la perception de douleur musculaire. La conclusion est que la caféine peut aider à pratiquer un sport un peu plus intensivement lors de tous types d’entraînements, ce qui permet alors d’accroître la force musculaire et/ou l’endurance.

3. Il améliore la mémoire
meilleure mémoire

Une étude publiée cette année par l’université de Johns Hopkins a montré que la caféine permet d’améliorer la mémoire jusqu’à 24 heures après sa consommation. Les chercheurs ont donné aux personnes qui ne boivent pas de café régulièrement, soit un placebo, soit 200 milligrammes de caféine cinq minutes après qu’ils aient visionné une série d’images. Le jour suivant, ils ont demandé aux deux groupes de se remémorer ces images. Le groupe qui avait ingéré de la caféine a obtenu de bien meilleurs résultats. Cela signifie que le café peut nous aider à améliorer notre mémoire. Ainsi, le stimulus qu’il procure au cerveau peut s’avérer très utile et pratique dans la vie de tous les jours.

4. Il aide à préserver les muscles
À la suite d’une étude récente sur les animaux, les scientifiques de l’université de Coventry spécialisés dans les activités sportives ont découvert que la caféine aide à compenser la perte de force musculaire qui accompagne la vieillesse. Les effets protecteurs s’observent aussi bien sur le diaphragme, le muscle principal qui nous sert à respirer, que sur les muscles du squelette. Les résultats indiquent que la consommation modérée de caféine permet de préserver la condition physique générale et de réduire les risques de lésions dues à l’âge.

5. Il donne de l’énergie aux muscles
Une étude récente publiée dans le Journal of Applied Physiology (Journal de la Psychologie Appliquée) a révélé que la consommation d’une petite dose de caféine après une activité physique est bénéfique pour le corps, et ce, particulièrement pour les athlètes d’endurance qui s’entraînent jour après jour. L’étude a montré que, contrairement à la consommation d’hydrates de carbone par, la combinaison de caféine et d’hydrates de carbone produit une augmentation de 66 pour cent du glycogène musculaire dans les quatre heures suivant un exercice intense. Le glycogène, qui est la forme sous laquelle les hydrates de carbone s’accumulent dans les muscles, agit comme une énergie vitale pendant l’exercice pour alimenter les mouvements de force. Ainsi, si vous possédez une importante réserve de glycogène, vous pourrez accroître vos performances sportives.

Comment et pourquoi les Français vont aimer le bon café…

Posté le

Reck_Guatemala_0112_JPEG S sRVB-241

Le café français est immonde… selon les Américains
par Anna Brones dans Culture le 11 mai 2014.

Il y a une chose que ne vous disent jamais ni les guides de voyage, ni les francophiles, ni les romantiques béats: le café français est abject.

Culturellement, Paris est la ville des cafés mais pas du café. Cela va sans doute choquer ceux qui pensent que le palais si sophistiqué des Français couvre tout le spectre des aliments et des boissons. Mais si sommelier est une situation respectée et si Paris continue d’être un centre névralgique de l’élite gastronomique, le plus souvent, on s’y retrouve, à la fin du repas, devant une tasse trop amère élaborée à partir de grains de médiocre qualité.

Un ancien ami de Portland, dans l’Oregon, m’a raconté qu’il avait vécu quelque temps à la frontière entre la France et l’Italie pour son travail:

«Nous passions en France pour acheter nos croissants et revenions pour prendre le café. L’un des deux pays ne sait pas faire le café, l’autre ne sait pas faire les pâtisseries; on imagine qu’ils pourraient s’associer et trouver une solution.»

Dites le mot café à n’importe quel amateur de caféine qui a passé du temps en France et vous le verrez immédiatement lever les yeux au ciel. Ce n’est tout simplement pas le point fort des Français.

>>> À lire aussi: «Pourquoi les Français boivent du mauvais café (pour l’instant)»

Un monde difficile d’accès

Le vent tourne pourtant dans la capitale française, avec l’arrivée d’une nouvelle vague de brûleries artisanales et de cafés qui croient en un petit noir de qualité. Mais les Français ont du mal avec le changement, tout particulièrement les habitants d’une ville réputée pour le ferme ancrage de ses traditions.

Et si beaucoup voient d’un bon œil l’élargissement du monde du café, il se boit avec une bonne rasade de critiques. Si pour certains, la torréfaction locale est peut-être le signe d’une cité qui se tourne vers l’avenir, d’autres y voient le symbole d’une ville en train de subir une modification définitive de sa culture culinaire.

«[Le monde parisien du café] est difficile d’accès car nous sommes convaincus d’avoir déjà une telle culture du café», explique Nico Alary, copropriétaire de Holybelly, café ouvert l’année dernière dans le quartier du Canal Saint-Martin. «Vous savez, il y a des cafés partout… mais ce qui est triste, c’est qu’en réalité, ils ne savent pas faire du bon café. Leur truc, ce n’est pas le café. On y va pour prendre une bière ou un verre de vin.»

Alary et sa partenaire Sarah Mouchot ont ouvert Holybelly après avoir passé les sept dernières années à Vancouver, au Canada, et à Melbourne, en Australie. Malgré le boudin noir figurant au menu, Holybelly n’est pas un café français typique. L’intérieur dégage une touche de modernité, le tableau noir sur le mur du fond liste tous les produits saisonniers du mois et surtout, on n’y prend pas le café à la légère.

Comme l’explique Alary, la tasse de café français classique est sur-extraite et amère, ce qui explique pourquoi les Français adorent le noyer dans le sucre. Mais Alary et son personnel prennent le temps de faire un bon café filtre en utilisant un café d’origine unique torréfié localement par Belleville, une brûlerie récemment installée dans le XIXe qui offre des petits noirs gratuits le samedi, juste pour permettre aux habitants du quartier de goûter son café et de décider eux-mêmes de ce qui est bon et ce qui ne l’est pas.

Ce qui ne veut pas dire pour autant que tout le monde en soit friand. Alary évoque un habitant du quartier qui vient souvent le voir et lui a dit un jour à quel point il n’aimait pas ce que Holybelly servait:

«Il a expliqué: “Je ne dis pas que c’est du mauvais café; je dis juste que je n’y suis pas habitué.” Je crois qu’il a mis le doigt sur quelque chose de vraiment intéressant: que les Français (ont cet) héritage de 20, 25 ans de café effroyable, et que leur palais s’y est accoutumé.»

Cela signifie que changer la culture du café ne se fera pas du jour au lendemain, et qu’il faudra le faire «un Parisien à la fois», comme le dit Alary.

Colonisation et industrie

S’il a raison, comment expliquer que le café français soit si mauvais?

Aleaume Paturle, propriétaire du Café Lomi, torréfacteur devenu coffee shop il y a un peu plus d’un an, a quelques théories sur le sujet: premièrement, cela est lié à l’histoire colonisatrice de la France, et deuxièmement cela a un rapport avec les plus grandes entreprises industrielles productrices de café.

Pendant longtemps, le café des colonies françaises fut importé libre de taxes, ce qui rendait les grains du reste du monde beaucoup plus onéreux. Les colonies françaises produisaient principalement du robusta, un grain moins cher, au goût plus fort et plus âpre que l’arabica, l’autre variété dominante de café. Parce qu’il avait surtout accès à cet arabica, le palais français s’est habitué à cette variété plus âpre et, avant la dérèglementation du marché du café dans les années 1950, le robusta constituait 80% du marché français. Plus de 60 ans plus tard, ce palais amateur d’âpreté du grain existe toujours et le robusta compte pour environ 50% du marché du café français.

Au-delà de l’histoire et des préférences gustatives, d’autres facteurs entrent en jeu dans le domaine du café en France. Beaucoup d’amateurs de café artisanal imputent le syndrome du mauvais café aux grands distributeurs qui exercent une ferme mainmise sur le marché du café. «Ils offrent des machine (à espresso) à ceux qui servent leur café», déplore Paturle. Sachant que ces machine sont vendues à un prix exorbitant, en recevoir une gratuitement à condition de servir une marque médiocre de café a de quoi séduire.

Le Café Lomi a fait le chemin inverse lorsque Paturle l’a lancé il y a quatre ans. Jusqu’en 2012, à l’ouverture de son coffee shop, il se consacrait exclusivement à la vente aux professionnels, fournissant aux cafés, restaurants et hôtels locaux son café torréfié localement et assurant une formation de 20 heures minimum à tous ceux qui le servaient pour s’assurer que la qualité serait maintenue. Aujourd’hui, le Café Lomi a ouvert dans le XVIIIe arrondissement un café-brûlerie, dans un quartier plus connu pour ses tissus africains et son couscous que pour ses torréfacteurs.

Pourtant, en entrant chez Lomi, on se retrouve en terrain connu: tables basses, canapé en cuir, design industriel minimaliste, clients qui travaillent sur leur Macbook, cafetières Chemex fièrement exposées. Paturle ne tarde pas à souligner cependant que si les clients affirment qu’on se croirait dans un café de la côte Est ou Ouest, l’architecte qui a conçu cet endroit «n’a jamais mis les pieds aux États-Unis». Après avoir travaillé à San Diego pendant un an, il voulait seulement un bon coffee shop, qu’il disait avoir du mal à trouver en France.

Standardisation de la nourriture

Il évoque une autre raison expliquant l’absence d’un univers artisanal, un élément qui dépasse la simple sphère du café: l’ouverture du premier supermarché français. C’était en 1969 et pour lui, c’est à ce moment-là que tout a changél: le café en particulier, et l’alimentation en général.

En effet, aujourd’hui, 97% du café consommé dans les foyers est acheté dans des chaînes de supermarché, ce qui laisse très peu de place aux petits torréfacteurs. Et dans un pays réputé pour ses producteurs indépendants, ses bouchers, ses fromagers, ses boulangers, il se trouve que les deux tiers du marché de l’achat de nourriture sont contrôlés par de grandes chaînes de supermarchés et leurs acheteurs.

Et cela se ressent dans le monde de la restauration parisienne, où beaucoup d’établissements ne s’appuient pas sur l’art de la cuisine mais sur Metro, le géant de la distribution destiné à l’industrie hôtelière.«Metro est un énorme virus qui infecte tous les bistrots», déplore Alary, qui souligne à quel point il est facile pour les restaurants d’acheter des classiques de la cuisine française tout préparés, de les coller au micro-ondes et de les servir comme si c’était de la bonne cuisine maison. À Holybelly, le menu indique spécifiquement le type de nourriture que les clients ne mangeront pas: «Pas de surgelés. Pas de micro-onde. Pas de Metro.»

Si vous croyez que Paris est la capitale des petits plats qui passent directement de la ferme à l’assiette, réfléchissez-y à deux fois. En réalité, une récente enquête indique qu’un tiers des restaurants français admettent servir des produits surgelés qu’ils se contentent de réchauffer. La réalité est que cette vision romancée que nous avons tous de la France –avec ses petits producteurs, sa chère excellente et honnête, son hédonisme– est en train de changer.

«Nous avons cet héritage, ce passé de bons cuisiniers, de bons vivants et d’amoureux des bonnes choses, mais cela ne représente qu’une toute petite fraction du peuple français», explique Alary. «Les bistrots sont inexistants; les bons restaurants sont difficiles à trouver. Alors peut-être qu’il y a 50 ans, il existait une raison de se battre. Aujourd’hui, il faut une nouvelle culture.» Des mots durs à entendre de la bouche d’un Français.

Revenir à la culture d’autrefois, celle qui vaut à Paris une telle vénération, nécessitera l’influence et l’esprit d’initiative d’une jeune génération d’entrepreneurs reconnaissant que si les Français ont inventé la gastronomie moderne, ils sont restés à la traîne de la rapide évolution des goûts internationaux. On sent que les choses commencent à changer, et c’est d’ailleurs un sentiment qui trouve un écho chez d’autres jeunes Parisiens.

Lors d’un dîner, un ami né et élevé dans la capitale française a fait un commentaire dans ce sens –«Paris était une ville-musée… aujourd’hui elle est redevenue une ville»– en évoquant plusieurs bars où il peut se rendre pour boire une bonne bière sans se ruiner. Certains se plaignent que ce genre d’endroits –brasseries artisanales, bars à cocktails à l’américaine, vrais cafés– sont des poses de hipsters, un autre produit dérivé de la culture générique brunch-et-fixie qui a inspiré une fascination très Brooklyn dans certains quartiers de Paris. Mais ce serait faire fi du travail honnête et innovant fait par de nombreux Parisiens pour mettre en avant cette culture gastronomique.

Changement de l’intérieur

Ce qui est certain, c’est que pour que le changement soit accepté, il doit venir de l’intérieur, et comme le souligne Paturle, cela signifie proposer un produit permettant aux habitants de s’identifier:

«Aujourd’hui, la tendance est au café acide… mais les Français n’aiment pas ça, alors pourquoi continuons-nous à le leur servir?»

Vous trouverez sans aucun doute ces crus acides chez Lomi, à côté de produits alignés sur les goûts des papilles d’autres capitales du café mondiales, mais Paturle estime que ce qu’il sert doit refléter le marché local. «Ne pas travailler avec des cafés adaptés aux Français est la preuve d’un manque de personnalité», juge-t-il. «Voulons-nous dire au consommateur “Voilà, c’est ça qui est bon” ou est-ce au consommateur de nous dire “C’est ça que j’aime”?»

Dans le cadre de sa tentative de convaincre les Français des avantages de la torréfaction artisanale, Paturle a lancé deux nouveaux assemblages, le Bordeaux et le Bourgogne –et oui, la référence au vin, que les Français connaissent si bien, est voulue. Le Bordeaux, tout comme le vin, a un peu plus de corps et décline des notes chocolatées, tandis que le Bourgogne est plus fruité et plus léger. «Nous voulons vraiment que les gens comprennent que les assemblages ont des goûts différents… alors nous faisons référence au vin», explique-t-il.

Il ne s’agit pas seulement d’adopter des tendances du reste du monde mais d’être innovant et créatif dans la culture existante, et de combiner tous les éléments, locaux et étrangers, pour créer quelque chose d’unique qui mette en valeur la tradition locale. Pour Paturle, le monde idéal serait un lieu où cuisine française et bon café iraient de pair, vœu que j’ai entendu dans la bouche de nombreux Français.

Le souhait de revenir au bistrot parisien traditionnel, de servir de la nourriture simple et classique et de conclure avec une bonne tasse de café trouve sans aucun doute un écho chez beaucoup. «Nous devrions utiliser notre terroir, utiliser les idées de la cuisine française et les associer avec les cafés», ajoute-t-il. «Il ne s’agit pas simplement d’avoir recours aux produits locaux mais aussi de réaliser des recettes locales avec ces produits.» À l’avenir, c’est ce qu’il espère faire avec le Café Lomi.

La magie d’une poignée d’établissements ambitieux ne pourra effacer des centaines d’années d’histoire de mauvais café, mais il est clair qu’un changement se prépare. Si Paris doit assortir la qualité de son café à celle des lieux où on le sert, il lui faudra le faire goutte à goutte, une tasse après l’autre.

Anna Brones

Traduit par Bérengère Viennot

Le renouveau du café filtre

Posté le

Le 27 janvier dernier se tenait la Journée du Café. A cette occasion, Ulla Majoube nous livre un
article sur le renouveau du café filtre, les dernières tendances café et nous indique quel est
l’équipement idéal pour faire du bon café à la maison (lexpress.fr). 

 

cafe-filtre-en-chemex-au-coffee-shop-lockwood-paris_4864303

 

La Journée du café n’est pas la journée de l’espresso. Non, ce jeudi 27 mars est l’occasion pour le café filtre de revenir en haut de l’affiche. Exit le jus de chaussette ou la boisson qui coule dans la machine quand on est sous la douche le matin. Le filtre a désormais ses ardents défenseurs qui n’hésitent pas à prendre leur bâton de pèlerin pour évangéliser les adeptes du breuvage noir. Car loin des clichés, le filtre est avant tout très bon. « Un professionnel ne déguste jamais un café en espresso, car c’est une loupe sur un terroir, révèle Thomas Lehoux. Le filtre, lui, ouvre la gamme aromatique de façon plus large. »

La famille Lehoux est indissociable du milieu du café à Paris depuis cinq ans. Thomas tient le coffee shop Ten Belles et, avec David Flynn, la brûlerie Belleville. Olivier et Christophe sont derrière le Lockwood. « Notre identité, c’est le filtre, nous avoue Thomas Lehoux. On s’est fait connaître des professionnels avec les Frog Fights, des batailles de cafés pour développer et mettre en avant le métier de barista il y a cinq ans. Depuis deux ans, des coffee shops ouvrent avec des baristas qu’on a formés ou qu’on connaît très bien. Pas tous, mais une belle partie! Je pense qu’on a su, à un moment, montrer et partager la passion qu’on a pour ce produit-là. Certains y ont trouvé une émotion, d’autres un métier. »

Les Lehoux, porte-paroles du filtre

Thomas Lehoux a d’abord été pris pour un fou: « Ça a été une très longue bataille! Depuis longtemps, avec David, on est persuadés que le filtre est une manière pratique, peu onéreuse et de grande qualité pour déguster des cafés fins, de terroir. C’est un produit nouveau, mais les gens ne s’y attendent pas. Ils s’attendent au jus de chaussette. » Damien Crémois, au Lockwood, a lâché il y a sept mois un poste aux Nations unies pour devenir barista. « C’est assez excitant de faire partie du début de ce mouvement, poursuit-il. Pour moi, le filtre est comme une bonne bouteille de vin. En fonction du type de café -Amérique du Sud, Afrique-, on va avoir des notes très différentes. C’est le café plaisir, qu’on apprécie. »

En effet, le filtre est avant tout démocratique. Pas besoin d’investir énormément pour obtenir un breuvage de qualité. « C’est important que les gens apprennent à faire un bon café chez eux, renchérit Thomas Lehoux. En France, tout le monde en boit. Malheureusement, beaucoup en boivent du mauvais sans le savoir. » Mais qu’est-ce qu’une bonne recette de filtre? « 60g de café pour 1 litre d’eau », nous avance Damien Crémois. Et surtout une bonne eau minérale, « car cela fait 98% du café ».

« Comme le bon vin »

Passer du jus de chaussette au grand cru, c’est une éducation du palais. « En France, on consomme beaucoup de café, mais on le consomme mal, affirme Thomas Lehoux. Les gens qui buvaient du mauvais café en cafetière à piston chez eux sont passés à Nespresso. Ensuite, ils se sont posés plus de questions sur le café et nous trouvent. » Damien Crémois renchérit: « Plus de gens goûteront le filtre, plus il se développera. C’est comme le bon vin, ça passe par le goût. Si on ne vient pas tester, casser les idées préconçues, ça ne marchera pas. »

L’essor des coffee shops et du café filtre se fait notamment par les femmes. « Les bistrots sont des lieux très masculins, souvent avec des types en train de siroter leur ballon de rouge au comptoir, précise Thomas Lehoux. Ce ne sont pas des endroits toujours très agréables pour la clientèle féminine qui veut juste déguster un café. Les coffee shops ont ouvert une nouvelle porte. » Et le succès est là. « Le café est une boisson de partage et de bien-être, donc on veut que les gens se sentent bien », confirme Damien Crémois.

Toutefois, le filtre sort de son cocon. De plus en plus de restaurants cotés de la bistronomie -Le Richer, le Dauphin, le Chateaubriand, etc.- l’affichent en haut de leur ardoise. « C’est un café qui se marie bien avec la nourriture, observe Damien Crémois. Les gens sont d’abord surpris, mais ça fonctionne! » Fini le mauvais café en fin de repas? « Je trouve bête qu’un chef soit soucieux de ce qu’il met dans l’assiette, mais serve un mauvais café à la fin du repas », souffle le barista du Lockwood.

 

 

En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/styles/saveurs/ten-belles-lockwood-holybelly-fondation-le-renouveau-du-cafe-filtre_1503761.html#LLElOR8RgdDoFBr8.99